Soyons déterminés à améliorer la qualité de notre service de restauration collective !

Intervention de Guillaume MOOG au Conseil municipal du 28 avril 2011

Monsieur le Maire, chers collègues,

Nous avons pris connaissance du rapport d’activités et du compte administratif 2009 du SIRESCO. Ces documents fournissent un certain nombre d’informations comptables, mais ne donnent, nous le regrettons, aucune information sur le mode de préparation des repas, la qualité des aliments et la composition des menus, la satisfaction des usagers, ou encore sur les enjeux et orientations de notre restauration collective pour les années à venir.

Notre assemblée avait pourtant demandé, dès 2008, que de telles informations nous soient communiquées par le Comité syndical, chaque année, dans le cadre du rapport annuel de ses activités. Elles sont en effet essentielles pour juger du fonctionnement et du succès de notre service de restauration collective, et en débattre au sein de notre assemblée. L’additif que nous avions reçu l’an passé marquait à cet égard une véritable avancée et nous espérions qu’il en serait ainsi chaque année.

Nous sommes d’autant plus surpris des carences du rapport d’activités 2009 que nous savons que ces questions font partie des préoccupations du SIRESCO, comme nous avons pu le constater à l’occasion de la rencontre « De la terre à l’assiette » organisée le 5 juin 2010.

L’exposé des motifs et l’intervention de notre collègue Jacqueline Spiro nous apporte cependant quelques éléments d’information, et je l’en remercie.

Il a notamment été rappelé que le Comité syndical, lors de sa séance du 22 juin 2010, a « proposé plusieurs axes de réflexion et pistes d’action (…) pour le Syndicat intercommunal », sur « l’origine des produits alimentaires », « la notion de développement durable » et « une démarche de coopération décentralisée ».

Notre groupe est bien sûr favorable aux « axes de réflexion et pistes d’action » proposées, qui visent notamment à « développer la place des produits issus de l’agriculture biologique », « la proximité de production » et « la saisonnalité des produits », autant d’objectifs que nous défendons ensemble depuis le début de la mandature.

Ces orientations témoignent bien du souci de nos collectivités de veiller à la santé humaine et à la préservation de notre environnement. Mais, nous le savons tous, les bonnes intentions ne suffisent pas et il y a aujourd’hui urgence à passer aux actes, pour éviter de nouvelles crises alimentaires ou environnementales.

Pour « développer la place des produits issus de l’agriculture biologique », le SIRESCO a pris la décision d’introduire dès cette année une première composante bio dans les menus de notre restauration collective : le pain sera désormais élaboré à partir de farines biologiques. C’est un premier pas, et une très bonne nouvelle pour les communes concernées.

Notre ville, qui a fait le choix – pour de justes raisons – de s’approvisionner directement auprès des artisans boulangers locaux, ne bénéficiera pas, dans l’immédiat, de cette évolution. Mais c’est un projet sur lequel nos services travaillent, pour accompagner les artisans de notre ville à s’engager dans cette voie, et nous espérons bien être en mesure de proposer dès la rentrée de septembre du pain bio dans les restaurants scolaires de notre ville.

Notre Conseil municipal, faut-il le rappeler, a réaffirmé en janvier dernier « son ambition d’atteindre dès 2012 l’objectif d’au moins 20% de produits issus de l’agriculture biologique dans ses restaurants scolaires » et de « porter cette demande auprès des autres collectivités adhérentes », ce que nous avons fait lors de la séance du Comité syndical du mois de février.

C’est possible, mais nous devons y travailler avec détermination, d’autant plus que nous n’en sommes encore – avec le pain – qu’à la première étape, qui en appellera bien d’autres encore. De nombreuses collectivités (citons par exemple la Ville de Saint-Etienne ou encore le 2ème arrondissement de Paris) sont ainsi parvenues, en quelques années, à passer progressivement à 20, puis 30, 40, 50 et aujourd’hui 60% de produits issus de l’agriculture biologique, sans surcoût pour les usagers, et pour un prix comparable au notre (la Mairie du 2ème arrondissement verse à son délégataire 3,10 € TTC par repas en école maternelle et 3,27 € en élémentaire). Nous devons nous inspirer de ces exemples, et trouver les moyens d’atteindre nos objectifs.

Pour favoriser « la proximité de production » et « la saisonnalité des produits », le SIRESCO souhaite apporter son soutien au développement de terres maraîchères en Ile-de-France, en tissant de nouveaux partenariats avec des producteurs respectueux de l’environnement. Nous ne pouvons qu’approuver ces intentions, qui rejoignent là encore les préoccupations que nous défendions au sein de cette assemblée en janvier dernier.

Nous avons bien sûr intérêt, pour préserver notre environnement et la qualité des aliments, privilégier les circuits courts, permettant de réduire les distances entre producteurs et consommateurs. Et, sur ce point, nous continuons de nous interroger sur l’opportunité pour notre syndicat intercommunal d’agir sur une zone géographique aussi étendue. Quels sont le coût et l’impact, sur le plan écologique comme sur le plan économique, du transport des repas dans des communes parfois situées à plusieurs dizaines de kilomètres des cuisines centrales ? Les documents administratifs qui nous ont été communiqués n’indiquent pas dans le détail les dépenses liées au transport des repas (personnel, véhicules, carburant…), mais ne serait-il pas judicieux, pour conserver la fraîcheur des aliments, de réfléchir à la mise en place de légumeries et de plus petites unités de production, de proximité ?

Pour prolonger la réflexion engagée par le SIRESCO, concernant les ingrédients qui composent les menus, nous pourrions également envisager la possibilité de proposer un repas sans viande par semaine, en remplaçant les protéines animales par des protéines végétales. En effet, notre alimentation est devenue (au cours des dernières décennies) trop riche en viande, ce qui pose un certain nombre de problèmes :
-  des problèmes de santé (car elle favorise notamment les maladies cardio-vasculaires) ;
-  des problèmes environnementaux (la production de protéines animales consomme plus d’eau, d’énergie, et plus d’espace que la production de protéines végétales) ;
-  et un problème de prix (avec 150g de lentilles ou 200g de blé, on peut avoir la même quantité de protéines qu’avec 100g de steak pour 5 fois moins cher).

Nous ne disposons pas de chiffres précis pour notre ville, mais, selon une étude réalisée par les villes de Plaine centrale du Val-de-Marne, il apparaît par ailleurs que de plus en plus d’enfants refusent de consommer de la viande (44% actuellement en Plain centrale), ce qui devrait nous inciter à travailler plus avant sur cette question (pour éviter le gâchis, mais surtout d’éventuelles carences en protéines).

Donner aux enfants le goût des plats végétariens (une fois par semaine), c’est aussi un service à leur rendre, du point de vue de leur santé, mais aussi du point de vue de la lutte contre les inégalités sociales de santé liées à l’alimentation, parce que ça leur donne l’habitude de consommer des plats de bonne qualité nutritionnelle peu coûteux.

Nous avons donc toutes les bonnes raisons (comme l’ont récemment décidé les villes de Plaine centrale du Val-de-Marne) de remplacer la viande, une fois par semaine, par des protéines végétales, ce qui – au passage – permettra de compenser les surcoûts liés à l’introduction d’aliments issus de l’agriculture biologique.

Enfin, je répondrai à Jacqueline Spiro, qui fait mine de s’étonner de notre absence au réunions du Comité syndical, que nous n’y avons jamais été invités, pour la bonne raison que je n’en suis que membre suppléant.

Je vous remercie de votre attention.

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