Budget 2012
Intervention de Hervé RIVIÈRE au Conseil municipal du 16 février 2012.Monsieur le Maire, chers collègues, Mesdames, Messieurs,
Il n’est jamais aisé de voter sereinement un budget et ça l’est encore moins aujourd’hui pour deux raisons : le contexte actuel et le contenu propre au budget.
A propos du contexte actuel déjà détaillé par Philippe, je soulignerai tout d’abord que chaque année, les termes du « Pacte de stabilité » qui régule les relations de l’Etat central avec le secteur local sont revus systématiquement en défaveur des territoires.
L’état limite notre autonomie et ne compense que trop peu ses transferts de compétences, tout cela en changeant les règles du jeu régulièrement.
Il devient donc difficile de prévoir et de budgétiser dans ces conditions.
D’autre part, la crise et la perte du triple AAA dont les conséquences pour les communes commencent à se ressentir ( Risque de ne pas pouvoir emprunter , taux exorbitant) compliquent la situation et peuvent venir bouleverser tous nos projets. Les mesures et enveloppes annoncées dernièrement pour aider les collectivités sont sans commune mesure par rapport à l’ampleur du problème
Pour ce qui est du budget ou plutôt du budget d ’investissement et ses conséquences
Nos appréhensions et nos critiques ne portent pas sur le choix des projets ; nous nous réjouissons d’ailleurs pleinement de la réhabilitation du cms , des moyens obtenus pour valoriser certains déchets ménagers et même si les espaces verts ne font pas partie hélas des priorités, nous soutenons la plupart des projets qui amènent du mieux vivre ensemble aux ivryens et ivryennnes. Non, nos craintes portent sur les risques financiers que nous allons prendre, sur l’absence de prévisions concrètes concernant l’évolution de notre budget de fonctionnement, et sur la non prise en compte de la future interco,
En ce qui concerne les risques financiers, au vue de l’investissement projeté cette année et pour les trois années à venir et de l’emprunt qui en découle, nous n’avons pas de simulation avec différents scénarii en fonction des marchés, sur l’évolution de notre dette et de son intérêt. Quoiqu’il en soit nous savons déjà au vue des projets d’investissement, que nous limiterons fortement les marges de manœuvre de la prochaine équipe municipale. Et cela nous dérange fortement comme la non prise en compte de l’évolution du budget de fonctionnement. Nous le répétons tous les ans , mais le contexte que j’ai rappelé tout à l’heure, doit amener à réaliser ce travail fastidieux. Et si nous avons du mal à le faire, attachons nous le service d’ un cabinet conseil
Le dernier point qui nous empêche de voter ce budget paisiblement est l’absence de la prise en compte de l’interco , qui doit revisiter la notion même de collectivité. Nous nous privons d’une richesse et nous risquons de payer seuls et beaucoup plus cher des projets qui pourraient être menés à plusieurs.
Cependant, au sein de la majorité un réel travail de transparence à travers la création d’un observatoire des finances semble s’engager,
Nous voulons croire aussi qu’en prévoyant nos investissements des trois prochaines années, le taux de réalisation de ces derniers avoisinera davantage les 100% que les 60 comme c’est le cas aujourd’hui. Les 105 m€ d’investissement dont les 30 M de ce soir ne doivent pas être un slogan mais bien une réalité pour le mieux vivre ensemble des ivryens et ivryennes.
Les modifications du budget sur lequel nous avons tous travaillé devront être à la marge et servir en premier lieu au remboursement de notre dette.
La ville se doit d’avoir un langage de vérité, nous pensons que c’est le chemin que nous prenons et nous soutenons donc encore ce budget.