Conseil municipal : dossier de réalisation de la ZAC Ivry Confluences
Intervention de Guillaume MOOG au Conseil municipal du 28 juin 2012
Monsieur le Maire, cher-e-s collègues, Mesdames, Messieurs,
Comme j’ai déjà pu l’évoquer dans mon intervention sur la Charte Ecoquartier, le projet Ivry Confluences revêt une importance fondamentale pour l’avenir de notre ville.
Notre groupe le souligne régulièrement : les équipements publics sont indispensables à l’équilibre et à la vie des quartiers.
Plus la densité humaine est importante, plus il faut prévoir de respirations, qu’il s’agisse d’espaces verts ou de places, d’espaces de rencontre ou d’espaces dédiés aux adolescents, aux personnes âgées, aux enfants…
Il est également indispensable que les enfants puissent suivre leur scolarité à proximité de leur domicile, dans des classes non-surchargées, qu’un nombre suffisant de places en crèche permette aux parents de poursuivre leur activité professionnelle, et que les habitant-e-s puissent pratiquer leurs activités culturelles et sportives dans de bonnes conditions.
Cette liste non exhaustive rappelle à quel point la programmation des équipements est un enjeu fondamental dans la réalisation d’une ZAC. Il l’est d’autant plus pour Ivry Confluences, du fait de la dimension de la ZAC et du fort accroissement de population que va entraîner cette opération.
Le dossier de réalisation de la ZAC qu’il nous est proposé d’adopter ce soir prend en compte une partie de ces enjeux. Il prévoit notamment des places en crèche, des équipements sportifs, des établissements scolaires…
Notre groupe regrette toutefois que les élu-e-s n’aient pas davantage été associés à l’élaboration de la programmation des équipements qui nous est proposée ce soir, alors que nous avons toujours souligné l’importance d’une telle démarche. Nous espérons de ce point de vue qu’un travail collégial aura lieu sur l’utilisation des huit millions d’euros restant à flécher pour la création de 3.300 m2 d’équipements.
Concernant les équipements d’ores et déjà inscrits dans la programmation, et qui représentent un coût global de 105 millions d’euros, notre groupe a une autre réserve majeure. Comme nous l’avons souligné dans les instances où la programmation a été présentée, nous avons de sérieuses réserves quant à l’intégration d’une salle multisports de grande dimension qui, avec 2000 places, serait l’équipement sportif le plus important d’Ivry. Nous pensons en effet que la programmation de cet équipement, dont le coût prévisionnel serait de 8 millions d’euros, doit être revue, et cela pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, nous ne sommes pas convaincus du choix de réaliser une salle d’une telle ampleur, le gymnase Delaune, qui compte 1500 places, n’étant souvent pas rempli pour les évènements qui y sont organisés.
Par ailleurs, notre municipalité s’est engagée, comme vous le savez, dans le processus de création d’une Communauté d’agglomération, qui devrait voir le jour l’an prochain, avec les villes de Vitry et Choisy. Dans ce cadre, le Conseil municipal s’est prononcé en mars dernier en faveur d’une compétence intercommunale optionnelle concernant les grands équipements culturels et sportifs. Or, comme cela a été indiqué en commission Urbanisme, la salle qu’il est proposé de construire aurait vocation a accueillir des évènements d’ampleur départementale. La dimension et la vocation de ce projet correspondant à la future compétence intercommunale, il nous semblerait opportun d’attendre la création de l’intercommunalité pour créer un équipement qui réponde le mieux possible aux besoins de nos trois villes, aussi bien en termes de fonctions que de capacité et d’emplacement. D’autant plus que les 8 millions d’euros qui seraient consacrés à cet équipement pourraient permettre, par exemple, la création d’une annexe de la médiathèque, l’extension de la piscine de l’Orme-au-Chat, ou encore la réalisation d’une maison de quartier supplémentaire à Ivry Port Sud.
Nous avons également des réserves sur un autre point du dossier de réalisation, d’une importance fondamentale : il s’agit des espaces verts publics. La façon dont ils sont traités à travers cette programmation ne nous semble correspondre ni aux besoins des habitant-e-s, ni aux exigences de la Charte Ecoquartier que nous venons d’adopter.
Tout d’abord, la surface consacrée aux espaces verts publics dans la ZAC n’est pas suffisante : en comptant tous les espaces verts publics, en incluant même les linéaires le long des voies ou sur les talus, on arriverait péniblement à 4m2 d’espaces verts publics par habitant au terme de la réalisation de ce nouveau quartier. Or c’est le niveau moyen actuel pour l’ensemble de la ville, niveau dont nous avons reconnu qu’il correspondait à une carence en espaces verts publics. Je rappelle que l’objectif que nous nous sommes fixés dans la Charte Ecoquartier est de tendre vers 10m2 par habitant, comme le préconise le SDRIF. Nous ne pouvons donc pas nous satisfaire d’une programmation prévoyant 4m2 d’espaces verts publics par habitant, d’autant plus que ces 4m2 ne correspondent pas uniquement à des parcs, squares ou jardins publics, mais incluent pour bonne partie des zones qui ne seront pas propices à la détente, notamment des bordures de voies… Le rétrécissement du parc de la confluence est une illustration du manque de la ZAC dans ce domaine : alors qu’il couvrait 7 hectares dans le projet initial, celui-ci est aujourd’hui réduit de moitié, à 3,5 hectares. Nous ne pouvons nous en satisfaire.
Enfin, comme nous l’avions déjà souligné lors du conseil municipal de juin 2010, l’équilibre global des constructions de la ZAC fait selon nous une place trop importante aux activités économiques par rapport aux logements et aux équipements. Nous ne reprendrons pas tout l’argumentaire que nous avions développé sur ce point à l’occasion du dossier de création de la ZAC, mais nos réserves restent les mêmes qu’à l’époque, puisque le dossier de réalisation reprend exactement le même équilibre. Ces réserves tiennent notamment aux doutes que nous nourrissons concernant la vie du quartier à différents moments de la journée liée à la prédominance des activités, au risque d’inoccupation d’immeubles de bureaux en surplus, et surtout au fait qu’il nous semble indispensable de construire davantage de logements, au vue du déficit dont souffre la région parisienne dans ce domaine.
Pour toutes ces raisons, notre groupe votera en faveur de la délibération concernant la convention de financements mais votera contre sur la délibération portant sur le dossier de réalisation de la ZAC.
Je vous remercie de votre attention.