Conseil municipal : vote de la Charte des Espaces publics
Présentation de Chantal Duchène, Adjointe au Maire, en charge de l’Ecologie, du Développement et de l’Aménagement Durables, au Conseil municipal du 28 juin 2012
Monsieur le Maire, cher-e-s collègues, Mesdames, Messieurs,
L’espace public est la partie du domaine public non bâtie affectée à des usages publics (90 ha sur les 612 ha que compte la Ville). Il est le lieu du vivre ensemble, avec des espaces ouverts à tous où s’établit la vie collective ; il constitue aussi un élément de l’identité de notre ville. Nous nous devons donc d’y prêter une attention particulière.
La Charte des espaces publics que j’ai le plaisir de vous présenter ce soir, se veut un document de référence pour nos propres services mais aussi pour nos partenaires, le Conseil général, les aménageurs, les concessionnaires, enfin tous ceux qui interviennent sur l’espace public de notre ville.
Il s’agit de donner des orientations et des réponses pour les aménagements courants de l’espace public, qu’il s’agisse de la voirie -qui s’entend de façade à façade- des espaces publics récréatifs, ou encore des espaces publics intermédiaires tels que les places, les parvis, les esplanades. C’est un document qui nous a permis, à l’occasion de son élaboration, de nous poser bon nombre de questions concernant la meilleure manière d’aménager les différentes catégories d’espaces dont dispose la ville. Cette réflexion a abouti sur des préconisations qui visent à anticiper les besoins et problématiques à prendre en considération de manière systématique dans nos aménagements. C’est un gage de cohérence dans notre politique en matière d’espace public. En ce sens, la charte est donc à la fois un document politique, notamment dans ce qu’il reflète l’identité de la ville, et un document technique avec ses fiches de prescriptions.
Du point de vue de l’orientation politique, la charte recense les priorités que nous souhaitons nous fixer pour l’aménagement des espaces publics.
La charte établit ainsi que les espaces publics doivent répondre à 4 objectifs majeurs : une ville de rencontres, une ville d’échanges, une ville apaisée, une ville identifiée par ses espaces publics. C’est un document qui se veut un élément majeur pour la politique de développement durable conduite par la Ville. La Charte s’inscrit ainsi dans le Plan climat énergie et tâche de répondre aux problématiques de qualité de l’air, de gestion des eaux pluviales, de préservation de la biodiversité, de lutte contre les îlots de chaleur, …
Parmi les priorités qu’elle porte, figure notamment le partage de l’espace public de voirie entre ses différents usagers, quel que soit leur mode de déplacement. L’idée n’est pas de cloisonner les usages, mais bien de faire en sorte qu’ils se côtoient de la meilleure manière possible. Ainsi, parmi les préconisations de la charte, on trouve notamment des mesures visant à garantir des trottoirs confortables, suffisamment larges pour le passage des poussettes ou fauteuils roulant, « ordonnés » pour permettre un cheminement aisé pour les personnes mal-voyantes, mais aussi à faciliter l’usage du vélo ou des transports en commun. Toujours en cohérence avec l’idée de partage de l’espace publics, la Charte préconise que notre ville devienne « une ville à 30 », c’est à dire une ville où la règle générale est la limitation des vitesses à 30 kilomètres/heure, hors axes structurants.
Une autre caractéristique importante de la charte est que celle-ci part des usages. En effet, les aménagements de l’espace public doivent découler des pratiques sociales et être appropriables par les usagers. C’est pourquoi, avant d’élaborer la Charte, nous avons fait réaliser un diagnostic d’usage. Ce diagnostic, qui a consisté à rencontrer, sur place, les usagers de l’espace diagnostiqué, habitan-e-s ou salrié-e-s, a été particulièrement riche. C’est à mon avis une manière intéressante de consulter les habitants, qui permet de toucher un public plus large que celui se rendant aux réunions publiques habituelles, et qui pourrait être réitéré à d’autres occasions.
En plus du confort et de l’appropriation par les usagers, il est aussi important que les espaces publics soient aménagés de façon à pouvoir être maintenus et entretenus à la fois de façon satisfaisante et à un coût supportable. Afin d’intégrer cette dimension, la charte prévoit par exemple de restreindre, autant que possible, le nombre de modèles de potelets, bancs, lampadaires, et autre mobilier urbain utilisés sur le territoire municipal. C’est un fait peu connu, mais les prix du mobilier urbain varient beaucoup d’un modèle à un autre, parfois du simple au triple ! Quand on sait qu’il nous faut par exemple remplacer de très nombreux potelets chaque année, notamment ceux qui sont percutés par des véhicules, la différence de coût entre deux modèles peut représenter des sommes importantes pour la ville. Je pense que c’est aussi sur ce type de choses que nous devons agir pour gérer au mieux notre budget. Concernant la facilitation de l’entretien de l’espace public, je pourrais également citer l’exemple de la limitation du stationnement sur voirie, à compenser par la création de parcs de stationnement en ouvrage. En effet, au-delà de l’aspect incitatif, destiné à rendre plus intéressants d’autres modes de déplacements, cette préconisation permet également l’amélioration du cadre de vie et la facilitation de l’entretien des voies. En effet, nos balayeuses ne peuvent pas passer là où les voitures sont stationnées, ce qui représente un frein à l’entretien de l’espace public.
Avant de conclure, je souhaite insister sur le fait que la Charte des espaces publics est en cohérence avec la Charte Ecoquartier qui vient d’être votée. Elle a été présentée lors d’un des quatre ateliers de concertation du PLU, et sera annexée à celui-ci, afin d’être prise en compte par l’ensemble des acteurs de l’aménagement.
Pour finir, je met l’accent sur le fait que l’espace public est l’espace qui nous appartient à tous. A travers notre gestion de cet espace, nous avons l’opportunité de faire en sorte que chacune et chacun, quel que soit son niveau de vie, puisse bénéficier d’un lieu pour se détendre et respirer. Il nous faut absolument nous donner les moyens de donner cette possibilité aux habitantes et habitants, en portant une politique ambitieuse en matière de création d’espaces verts publics, dont notre ville manque beaucoup. Nous en avons l’opportunité dans les opérations d’aménagement en cours, et nous devons la saisir.
Je vous remercie.