Pesticides : le lien avec la maladie de Parkinson officiellement reconnu
Article publié sur le blog de Jacques Perreux (http://www.jacquesperreux.fr/) le 8 juin 2012La France reconnaît officiellement le lien entre la maladie de Parkinson et l’exposition aux pesticides. La nouvelle est passée quelque peu inaperçue, au lendemain de l’élection de François Hollande. Elle représente pourtant une victoire importante pour tous ceux qui se battent pour dénoncer l’effet des pesticides sur la santé – en premier lieu celle des agriculteurs.
Ce sont eux, en effet, qui manipulent les pesticides et sont exposés aux doses les plus fortes. Après de nombreuses publications américaines allant dans le même sens depuis les années 1990, une étude de l’Inserm avait montré que la prévalence de cette maladie neurodégénérative était deux fois plus importante chez les agriculteurs exposés aux pesticides, et qu’elle augmentait avec la fréquence et l’intensité de l’exposition. Avec le décret publié le 7 mai par le Ministre de l’Agriculture, la maladie de Parkinson fait officiellement son entrée dans les tableaux des maladies professionnelles des professions agricoles.
Une victoire significative pour les agriculteurs concernés, qui pourront dorénavant obtenir une prise en charge financière. Mais également un succès symbolique pour les scientifiques et les militants écologistes qui alertent depuis de nombreuses années sur les dangers liés à ces produits chimiques. Dans le cas de l’amiante, ou celui du tabagisme passif, il a fallu plusieurs décennies entre les premières alarmes et les premières mesures d’interdiction – il faut dire que les lobbys marchands ont dépensé sans compter pour faire le silence sur ces scandales sanitaires.
Il nous faut donc nous mobiliser pour que les progrès soient plus rapides en matière de pesticides. Le combat sera difficile, tant les acteurs impliqués pèsent lourd. C’est tout un système qu’il faut réformer : l’organisation de la politique agricole commune pousse à la course au rendement, et donc au recours massif aux pesticides. Alors même que nous ne savons que faire de nos surplus agricoles, et que les kilos de pesticides utilisés polluent nos eaux et nous imposent des dépenses de santé supplémentaires – sans prendre en compte le coût, inestimable, des vies qui sont atteintes.
Il est urgent de réorienter les aides vers l’agriculture biologique qui, elle, nous rend des services inestimables en préservant notre environnement.