Conseil municipal : La cité Gagarine-Truillot se trouve depuis bien trop longtemps dans une situation intolérable.

Intervention de Mehdy BELABBAS au Conseil municipal du 18 octobre 2012.

Tout d’abord, plantons le décors pour les collègues et les personnes du public qui connaîtraient peu ou pas assez cette cité si emblématique de notre commune.

La cité Gagarine, c’est plus de 780 logements répartis sur 3 bâtiments dont une tour de 18 étages. C’est 10 halls d’entrées, des dizaines de couloirs, un parc de stationnement dégradé et squatté par les épaves et les voitures ventouses, des ascenseurs trop souvent en panne, des espaces verts également dégradés etc…

La cité Gagarine-Truillot, c’est aussi une voie ferrée qui enferme la cité par l’est et qui se trouve à moins de 30 m des logements, c’est au sud, une friche de l’A.P.H.P qui abrite aujourd’hui un bidonville, c’est à l’ouest une résidence privée, fermée par de hautes barrières.

Les conditions de vie des habitant-e-s de la cité n’ont cessé de s’y dégrader et ce malgré les interventions de l’office et de notre commune. Malgré la proximité avec le centre-ville, les habitants de la cité connaissent un fort sentiment d’isolement, voir pis un sentiment d’abandon.

La cité Gagarine a vieilli et mal vieilli.

Faute des financements nécessaires, la réhabilitation de 1995 n’a pas été au bout des besoins qui avaient déjà été clairement identifiés à l’époque et les espaces extérieurs de la cité n’avaient pu être réhabilités. Cette réhabilitation a laissé à beaucoup d’habitants de la cité un goût d’inachevé et le sentiment qu’on avait caché leur misère et leurs difficultés derrière un coup de peinture fraîche. Très vite, les habitants nous ont de nouveau interpellé et dès 2002 nous avions toutes et tous conscience de la nécessite d’intervenir plus lourdement sur cet ensemble.

Malheureusement, dans ce dossier les retards se sont accumulés. Ainsi, nous ne pouvons que regretter que notre municipalité n’ait pas inscrit ce projet dans le dispositif A.N.R.U dès ces débuts en 2002. Des villes comme Vitry ou Saint-Denis ont ainsi bénéficié des fonds de l’A.N.R.U pour rénover les cités de Balzac ou du Franc Moisin..

Pourtant, nous savions déjà à l’époque que pour qu’elles soient efficaces, les prochaines interventions sur le quartier devraient être lourdes et seraient beaucoup plus coûteuses. De fait, quand notre projet a été déposé, les crédits de l’A.N.R.U avaient déjà été largement attribués et déjà nous avions des doutes sur notre capacité à réaliser ce projet.

Dans la même dynamique notre commune a également refusé d’inscrire ce projet dans la démarche Nouveau Quartier Urbain (N.Q.U) comme l’avait  proposé deux fois la déléguée Ecoquartier, Elisabeth Loichot.  Cela aurait permis d’obtenir outre les financements A.N.R.U, des financements du Conseil Régional.

Ces décisions, nous ont fait perdre de l’argent et du temps…

Malgré ces contre-temps et avec raison, nous avons décidé de poursuivre notre travail. Les élus du quartier, je tiens à les saluer, se sont mobilisés avec les habitant-e-s et les associations de quartier pour qu’un nouveau projet soit imaginé. Ambitieux à plus d’un titre, ce projet de renouvellement urbain va beaucoup plus loin que le projet de réhabilitation de 1995. Il vise à améliorer profondément les conditions de vie des habitants en améliorant leur environnement et leur cadre de vie. Le rénovation thermique des  bâtiments permettra aux habitants de la cité de réduire leur facture d’énergie et la construction d’une barrière phonique protègera les familles du bruit de la voie ferrée. Il n’est pas utile de revenir dans le détail sur ce projet que l’ensemble de la majorité municipale à soutenu lors de sa présentation.

La question du renouvellement urbain et plus largement la question du logement, est une question fondamentale pour notre pays. Le manque de logement pèse sur les conditions de vie de centaines d’ivryennes et d’Ivryens.

Sur cette question, nous ne pouvons que saluer le travail et les premières décisions de Mme la Ministre, Cécile Duflot, en charge du logement et de l’égalité des territoires.

Notre ville a toujours eu une politique volontariste en matière de logement social et nous apportons un soutien permanent à notre office et aux bailleurs sociaux de la commune. Les changements politiques du printemps, nous laisse espérer une meilleure prise en compte de ces problématiques. La victoire de la gauche, après 10 années des gouvernements de la droite, a suscité beaucoup d’espérance. Il nous appartient de faire en sorte que ces espoirs ne soient pas trompés.

Comme l’a déjà dit, lors d’un précédent Conseil Municipal, notre collègue Chantal Duchène, les élu-e-s écologistes sont plus que jamais partisans et défenseurs du projet de rénovation et de restructuration de la cité Gagarine Truillot.

Dans les délais imprimés à ce projet, nous portons une part de responsabilité que ne nous pouvons rayer d’un trait. Notre groupe partage la volonté de voir émerger un plan ANRU 2 afin de permettre la réalisation de la politique ambitieuse défendue par Mme Duflot. Les élu-e-s écologistes sont solidaires des habitant-e-s de la cité Gagarine-Truillot et travaillerons avec détermination pour obtenir les financements nécessaires à ce projet. Ils nous appartient collectivement de nous mobiliser, sincèrement et sans postures ni figures de style.

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