Ivry ma ville – juillet août 2015 – La tribune du groupe EELV

 Tous les mois, un groupe politique du conseil municipal (qu’il soit issu de la majorité ou de l’opposition) pose une question aux autres groupes politiques. Ce mois ci la question posée par le groupe socialiste est la suivante :

« Le Projet Ivry Confluence va redessiner le 1/4 de la ville et accueillir 20.000 nouveaux habitants d’ici 2025. Alors que de nombreuses questions restent posées, comment veiller à ce qu’il soit bien l’affaire de tous les Ivryens ? »

Voici notre réponse :

« On arrête tout », et on réfléchit…, comme dans L’An 01, le film culte de la génération écolo-utopiste des années 70 ? Si, arrivé en fin de phase 1 du projet Ivry Confluences, lors  d’un bilan d’étape, on regardait que celui-ci est bien l’affaire de toute la population ivryenne ou s’il a été récupéré par une technocratie immobilière ?

Dans le programme Ivry au cœur, nous l’avons envisagé, et certaines actions viennent d’être actées telle la charte de maintien et de relogement votée au conseil municipal du mois de juin. Cette charte ne demande qu’à vivre et à être largement diffusée auprès de la population pour qu’elle s’en saisisse. Mais des pans entiers restent à construire et le point 10 du programme municipal n’est pas le moins ambitieux, dans sa simplicité même : « Nous nous engageons à augmenter la place des espaces verts publics […] de façon à tendre vers les 10 m2 par habitant-e préconisés par le Schéma directeur de la région Île-de-France. »

Ce projet comporte aussi son lot de surprises et d’imprévus. Entre la loi de transition énergétique et l’année 2015 déclarée « année du climat », entre le risque d’inondation qui concerne le tiers de la ville, l’indispensable dépollution des friches industrielles et le phénomène d’îlots de chaleur urbains (accroissement prononcé des températures dans certains quartiers en été) accentué par le réchauffement climatique, entre la densification attendue de la ville avec l’arrivée de plusieurs milliers de nouveaux habitant(e)s, la question du relogement et le maintien d’une réelle mixité sociale, il est évident, pour les écologistes, que les Ivryennes et les Ivryens doivent être au centre de ces réflexions et y être associés. Aussi bien d’ailleurs les plus anciens d’entre eux que les tout nouveaux arrivants. Mais nous réaffirmons aussi toute l’attention que nous devons porter aux populations les plus immédiatement concernées par le projet, celles qui verront leur logement détruit.

Après, tout ou presque doit rester ouvert, surtout en cette période de crise (économique, financière, écologique…). Les architectes et les urbanistes, quelles que soient leurs qualités, n’ont pas les recettes de « ce qui fait une ville » ; les plans et les maquettes, aussi beaux soient-ils, ne feront pas venir, par génération spontanée, des commerces, des services, des activités, tout ce réseau qui doit irriguer le tissu urbain pour en faire quelque chose de vivant. Une ville ne peut pas se bâtir sans ses habitant(e)s, à plus forte raison lorsqu’il s’agit de repartir de presque zéro.

À propos

Sadev 94 aux abonnés absents. À l’heure où nous rendons notre texte, nous sommes toujours sans nouvelle de la demande de réunion d’urgence avec la Sadev sur la dépollution des terrains de la ZAC (communiqué du 28 mai 2015).

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